Le Média

Un journaliste du Média agressé et menacé de mort après des émissions sur la Turquie et le Kurdistan

Une fois de plus, un journaliste est agressé, insulté et menacé de mort pour avoir fait son travail. Le 2 mars, Cemil Şanli, qui travaille pour Le Média, a reçu à son domicile une lettre anonyme qui tient en deux phrases : « Cemil on t’a dit ferme ta gueule de merde de facho ou crève. T’es qu’une merde cache toi. » Une plainte a été déposée dans la journée, soutenue par son employeur.


Ces menaces ne sont qu’un pas supplémentaire vers le passage à l’acte, dans une série d’événements très graves et une campagne de harcèlement orchestrée contre ce journaliste, suite à la diffusion de plusieurs de ses sujets sur la Turquie et le Kurdistan.

Le tout dans un contexte politique et géopolitique tendu en Anatolie, aggravé par les récents séismes. Cemil Şanli a couvert pour Le Média TV les manifestations kurdes à Paris (voir ici) du 23 décembre, après l’attentat visant des Kurdes, qui, la veille, avait fait trois morts. Ainsi que, le 9 janvier, les dix ans du triple assassinat à Paris de militantes kurdes. Il a également reçu en plateau
le 21 février, dans une émission consacrée au séisme (voir ici), une porte-parole du Conseil
démocratique kurde en France (CDK-F).

Ce travail a déclenché une vague de cyber-harcèlement, de menaces et d’intimidations, sur Twitter
et dans les commentaires Youtube des vidéos dans lesquelles il apparaît. De nombreux messages le
traitent de « terroriste » ou l’accusent de « soutenir le terrorisme du PKK », appellent à l’interdire de
territoire en Turquie ou lui conseillent même de se méfier des Loups gris, un mouvement turc ultranationaliste et violent.


En décembre 2022, sur le périphérique parisien, un individu lui hurle « sale gauchiste ! », en lui
lançant un projectile qui l’atteint à l’épaule, alors qu’il roule en scooter. Fin janvier, deux individus,
le visage dissimulé, l’intimident et l’insultent, l’interpellant par son prénom au pied de son
immeuble. « Ferme ta gueule », lui intiment-ils, en lui répétant qu’il est « une merde ».


Cette campagne, qui en est désormais aux menaces de mort, est-elle due à des militants proErdogan ? D’extrême droite ? En tout cas, certaines personnes ne semblent pas supporter la visibilité
de ce journaliste, qui couvre notamment l’actualité de la Turquie et du Kurdistan.

Le SNJ-CGT s’inquiète qu’un journaliste français d’origine turque soit impunément menacé anonymement, dans un contexte d’assassinats politiques de militantes kurdes non résolus à Paris.

Le SNJ-CGT dénonce ces menaces et accompagnera Cemil Şanli dans toutes ses démarches pour
que cessent ces menaces et qu’il puisse continuer à travailler normalement et sereinement.
Montreuil, le 4 mars 2023.